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Dîner de Noël à 19 heures 30 à l’Hôtel Le Plaza

Thursday 5 December 2019

Des tables décorées avec une touche de Fin d’Année, des mets délicats : tartare de saumon et filet de biche, des vins suisses sélectionnés... c’est dans ce décor de fêtes que Philippe Kenel introduit l’orateur de la soirée.

Ma fonction de Président, confie-t-il, m’apporte, entre autres, le plaisir de faire la connaissance de personnalités que, sans cela, je n’aurais pas l’occasion de rencontrer personnellement.” Et de présenter M. Dick Marty comme étant à Dame Justice ce que Federer est au tennis.

L’orateur entend nous partager quelques réflexions sur la justice, mûries par sa triple expérience d’ancien procureur général du canton du Tessin, de député au Conseil des États et de membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

Actif au niveau suisse autant qu’européen, en parlant de sa conception de la Justice, M. Dick Marty apporte un témoignage dense où sa foi dans l’humanité est centrale.

Il place d’emblée la justice comme la défense d’un sentiment d’équité qui doit régler les rapports sociaux, bien avant d’être une institution.

Depuis toujours, professe-t-il, l’homme sait ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. C’est notamment à travers l’injustice que l’on comprend ce qui est juste !

Dans cette approche, il cite tout d’abord un cas bien connu : le boycott, par les Noirs, des bus à Montgomery en Alabama en 1955-1956. Cette réaction a fait suite à la condamnation de Rosa Park qui s’était assise dans la section réservée aux Blancs dans un bus et avait refusé de céder sa place.

Il évoque aussi l’esclavage, encore répandu bien après que les textes législatifs l’eurent condamnés.

Et mentionne comme vrai progrès vers la justice, la Convention des Droits de l’Homme, un traité international ratifié par les Etats membres du Conseil de l’Europe en 1950. En effet, celui-ci impose des obligations aux signataires et institue une Cour européenne des Droits de l’Homme à Strasbourg à laquelle tout citoyen qui s’estime victime d’une violation de la convention peut s’adresser.

Quand explose le problème de la drogue, au début des années ‘70 aux Etats-Unis, sous le président Nixon, Dick Marty intervient pour contribuer à élaborer une législation qui fait de la consommation de drogue une infraction pénale et pour promouvoir la saisie de l’argent de la drogue qui est le moteur de son trafic international. Cela lui vaudra une récompense d'honneur du département américain de la justice en 1987.

Vu sa réputation, en 2005, le Conseil de l'Europe le charge d'enquêter sur les prisons secrètes que la CIA aurait installées sur le territoire européen arguant qu’en vertu du traité de l’OTAN, lorsqu’un Etat membre est attaqué (les attentats du 11 septembre 2001...), les autres doivent lui apporter leur collaboration.

Le rapport de Dick Marty - contesté, on s’en doute - affirme qu’il y a de nombreux indices de l’existence des ces prisons qui excluent des citoyens non américains de tout système judiciaire. “Et cela ne fait que contribuer, souligne le rapporteur, à alimenter le terrorisme”.

Il revient aussi sur l’enlèvement et l’assassinat d’Aldo Moro, moment très délicat dans la perception de la justice. Finalement, malgré la situation exceptionnelle de cet événement, l’Italie opte pour le respect des valeurs démocratiques envers tous ses citoyens, quelles qu’aient été leurs actions.

Le respect de la justice doit aussi régler les rapports entre Etats ou entre acteurs économiques.

Intéressant par ses anecdotes, le témoignage de Dick Marty est épicé, pourrait-on dire, de quelques citations bien à-propos, comme celle d’Antonio Gramsci. “L’Histoire est un bon enseignant, mais elle n’a pas d’élève”, une évidence trop souvent confirmée !

Conscient que le dessert, un moelleux au chocolat avec crumble de spéculoos et glace vanille, ne pouvait pas attendre, l’orateur suspend son témoignage après avoir nourri l’assistance de moult matières à réflexion... pour la soirée même et les jours suivants.

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