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Présentation des archives de Jean Monnet

jeudi 26 avril 2018

à 18 heures à la Maison de l’histoire européenne suivie d’un cocktail

La Chambre aborde souvent le sujet européen, tellement important pour le présent et le devenir de notre continent.

Cette fois, c’est un regard vers le passé qui rassemble membres de la Chambre et fonctionnaires européenne dans un lieu symbolique : la Maison de l’Histoire européenne.

Récemment ouverte dans l’ancien Institut dentaire Eastman rénové, un bâtiment Art déco de Michel Polak, elle présente vingt siècles d’histoire de relations européennes. Le parcours d’exposition veut examiner comment l’Histoire a façonné un sens de la mémoire européenne et continue à influencer notre vie. Cela va des relations maritimes en Méditerranée pendant l’Antiquité ou du rayonnement des villes hanséatiques,... à la Société des Nations et à la CECA.

C’est Philipe Kenel qui introduit un sujet qui lui tient particulièrement à coeur d’autant qu’il a suivi les cours d’Henri Rieben, premier Directeur de la Fondation, à l’époque où il était inscrit à la faculté de droit et de sciences politiques de Lausanne.

Dans sa thèse “Des ententes de maîtres de forges au Plan Schuman”, Henri Rieben avait exposé l'origine et les raisons d'être du traité de la CECA, initié par Jean Monnet.

Remarqué par celui-ci, il se voit confier les archives personnelles de Jean Monnet en 1978 et fonde alors la Fondation Jean Monnet pour l'Europe à Lausanne qu'il présidera jusqu'à fin 2005.

C’est au travers de ces archives que Gilles Grin, l’actuel directeur de la Fondation, nous conte l’histoire de Jean Monnet.

Issu d’une famille de producteurs de cognac, il aurait pu limiter son horizon aux alambics et aux chais, mais, grâce notamment à ses voyages aux Etats-Unis et à son expérience d'affréteur maritime, il va avoir en 1914 l’idée de proposer de coordonner la logistique des efforts de guerre de la France et de la Grande-Bretagne.

Il aura le soutien du président du Conseil, René Viviani, puis de Georges Clémenceau et va diriger la commission de coordination économique interalliée.

Soucieux de paix et de prospérité, il fait partie des promoteurs de la Société des Nations après la guerre. En 1923, il retourne cependant prendre les rênes de la maison de cognac familiale, en difficulté.

La deuxième guerre mondiale l’incite aux mêmes réflexions qu’en 1914-18. Aussi, il reprend du service aux côtés du Général de Gaulle et du gouvernement en exil à Alger.

Après la guerre, dès 1950, il comprend que le relèvement économique rapide de l’Allemagne risque de devenir à terme une menace pour la paix en Europe et que la France doit prendre une initiative : ce sera le  projet de mise en commun du charbon et de l’acier, qu’il soumet à Robert Schuman. Naîtra ainsi la CECA, dont on connaît les développements ultérieurs.

La prospérité de notre communauté européenne est indissolublement liée au développement des échanges internationaux”, professait Jean Monnet dès 1950. Il conviendrait de le rappeler régulièrement.

Après la présentation de M. G. Grin, les participants se sont rendu dans la salle Art déco de la Maison de l’Histoire européenne, décorée de fresques du peintre belge Camille Barthélémy, consacrées aux fables les plus célèbres de La Fontaine.

Lors du cocktail, les invités ont pu discuter passé, présent et avenir de l’Europe.

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