Parler de Michel Polak, en cette année 2025 où l’on célèbre le centenaire de l’Exposition des Arts Décoratifs de Paris s’imposait.
Car cette exposition tenue en 1925 a consacré le terme d’Art Déco (apparu seulement en 1966) pour désigner divers mouvements stylistiques de l’entre-deux-guerres - Art Déco, modernisme, fonctionnalisme, streamline... une époque dans laquelle se situe assurément la conception architecturale et décorative de Michel Polak.

En parler à la tribune de notre Chambre de commerce suisse en Belgique a d’autant plus de sens qu’il est un des très rares architectes suisses à avoir œuvré en Belgique, avec Le Corbusier (la maison du peintre René Guiette à Anvers), Roger Diener (les tours au Westkaai 1 et 2 à Anvers) et le bureau EM2N, un des adjudicataires du nouveau Musée Kanal à Bruxelles.

Qui plus est, il s’est installé à Bruxelles où il est à l’origine d’une lignée d’architectes qui compte déjà quatre générations avec ses fils André et Jean, son petit-fils Jean-Michel et son arrière-petit-fils Christophe Polak.

Paul Soyeur, président des Amis du Musée Horta, évoque d’abord la période montreusième de Michel Polak, en soulignant - ce qui est rare à l’époque - que sa carrière se base sur une double formation : technique à l’Ecole Polytechnique de Zurich, puis artistique à l’Académie des Beaux-Arts à Paris.
Il dispose donc d’un solide bagage lorsqu’il ouvre, avec Georges Piollenc, un bureau d’architecture à Montreux en 1911. Ville où il réalise quelques réaménagements de villas, deux immeubles commerciaux et un complexe résidentiel de luxe, appelé “Riant-Château”.

Celui-ci va attirer l’attention du promoteur et financier bruxellois Luc Kaisin qui en 1921 lui demande de concevoir un projet similaire pour Bruxelles, ....projet que nous connaissons tous, puisqu’il s’agit du Résidence Palace.

Ce complexe résidentiel de 15.046 m2 comporte 180 appartements de 3 à 20 pièces, donnés en location, ainsi que des espaces de services adjoints : restaurants, salons, théâtre de 516 places, piscine, bains turcs, parfumerie, salon de coiffure, banques..... et même des courts de tennis.
“Un immeuble où, sans devoir en sortir, l’on peut naître, vivre et mourir”!
Luc Kaisin avait également sélectionné une dizaine d’artistes dont il exposait les œuvres dans les espaces communs.

Clin d’oeil à notre Chambre de Commerce, l‘orateur nous rappelle que nous avons tenu des réunions dans certains bâtiments conçus par Michel Polak à Bruxelles : à la Villa Empain, la plus Art Déco des créations de M. Polak, pour un cocktail d’été, à l’Institut dentaire George Eastman, devenu Maison de l’Histoire Européenne, pour une conférence sur les Archives Jean Monet ou, plus récemment, à l’Hôtel Plaza à diverses occasions.

Un beau sujet économico-artistique pour des échanges bilatéraux autour d’un buffet de fromages, un verre de Saint-Saphorin à la main.

 

Conclusion of Negotiations: The Future of Swiss-EU Relations

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