Il était déjà venu au Cercle Munster à Luxembourg nous parler de “La Suisse, le pays le plus heureux du monde”. Il est revenu au Plaza à Bruxelles nous parler de son dernier ouvrage : “Le génie des Suisses”, un titre qui a de quoi flatter l’ego de tout citoyen helvétique, qu’il le soit de nationalité ou de coeur.

Une conférence sous-titrée : “La Suisse, avenir des démocraties libérales”... avec un “?” quand même, pour que l’ego ne se surdimensionne pas.

Avec ce 6ème ouvrage consacré à la Suisse en dix ans, F. Garçon constate que la perception de la Suisse s’éloigne de l’image d’un pays de montagnes où les banques ne sont pas trop regardantes sur la provenance de l’argent que l’on dépose dans leurs coffres.
Il attribue ce changement à des facteurs sociodémographiques comme la présence de 24% d’étrangers et de nombreux frontaliers, la multinationalité des cadres dans les entreprises helvétiques, le rayonnement des grandes écoles suisses.

Ce que l’orateur apprécie de la Suisse et qu’il fait savoir avec beaucoup de verve ?
Qu’il ne faut pas décentraliser la Confédération puisqu’elle n’a jamais été centralisée ; que la subsidiarité est le carburant du succès de la Suisse puisque tout problème y est réglé à l’échelon le plus bas possible, en général la commune ; qu’avec ses sept conseillers fédéraux qui gardent un métier, l’Etat apparaît comme milicien ; qu’en termes de gestion l’approche se montre pragmatique et se base sur l’expérience, à la différence de la France qui privilégie l’approche dogmatique basée sur des théories, ...

Comme tout bon chef, M. F. Garçon livre quelques éléments de la recette qui fait que la démocratie helvétique mérite ses étoiles au Gault et Millau de la politique.
Il cite principalement l’automaticité de l’inscription électorale, la propagande équitable entre projet et contre-projet, la multiplicité des objets de vote qui rend la pavlovisation impossible, le bornage géographique qui fait que ne sont appelés à s'exprimer que les citoyens qui sont concernés par le projet, l’usage de la majorité simple ou encore le referendum avec résultat impératif et non consultatif.

Si les Suisses ont du génie, François Garçon en a assurément aussi pour le faire savoir, par l’écrit et par la parole.