Au Cercle Münster à Luxembourg, la Chambre accueille M. Herbert J. Scheidt, le nouveau président de l’Association suisse des Banquiers qui vient nous entretenir des attentes des banques. En guise d’introduction, le président, M. Philippe Kenel, ironise en disant que « la suppression du secret bancaire, c’est comme le réchauffement climatique ; tout le monde s’y attendait, mais personne pensait que ça allait aller aussi vite ».

On le sait, depuis le 1er janvier 2017, les banques suisses appliquent l’échange automatique de renseignements avec l’étranger pour ce qui est des données relatives aux comptes et aux dépôts de titres détenus par des contribuables. Elles respectent ainsi un accord qui lie les pays membres du G20 et de l’OCDE ainsi que d’autres grandes places financières. Les Etats-Unis restent une exception et appliquent  leur propre norme FATCA.

Comme plus d’un quart des placements transfrontaliers effectués dans le monde sont gérés en Suisse, il est important, pour les banquiers suisses, que l’échange automatique de renseignements soit aussi praticable et équitable que possible. De là, le fort engagement des banques et du gouvernement suisse pour que la nouvelle réglementation soit une seule et unique norme mondiale et qu’elle respecte le principe de spécialité, à savoir que les renseignements ne puissent être utilisés qu’aux fins prévues dans l’accord et que les données soient suffisamment protégées sur les plans juridique et technique.

L’orateur rappelle que la Suisse respecte depuis toujours les normes internationales en matière fiscale.

Qu’il n’y ait plus d’utilisation abusive du secret professionnel du banquier n’est pas une mauvaise chose, pourvu que soit respectée la protection de la sphère privée, un élément essentiel pour les banques suisses et leurs clients, car les banques suisses restent soumises à un devoir de discrétion.

Tout est-il rose et les banques suisses peuvent-elles envisager l’avenir avec optimisme?

Certes, il faut s’adapter à un nouvel environnement réglementaire et à des incertitudes comme le brexit, mais, ainsi que le souligne l’orateur, les banquiers suisses gardent beaucoup d’atouts en mains et dont ils doivent assurer la pérennité.

L’avenir, c’est dans le contexte de stabilité suisse, de continuer à développer l’expertise et de garantir la sécurité des données,

La Suisse, qui dispose aujourd’hui d’un secteur bancaire innovant et performant, entend bien rester un centre international de premier plan en matière de gestion de fortune. La polyvalence du secteur bancaire est en outre de nature à renforcer la résistance aux crises et à assurer la fourniture de prestations avantageuses aux particuliers, aux entreprises et à la population en général. M. Herbert J. Scheidt rappelle qu’il n’y a pas eu de credit crunch en Suisse en 2008, attestant de la solidité du système.

Optimiser la compétitivité, la polyvalence et la performance, tel est l’objectif pour les années à venir.

Les clients doivent pouvoir compter non seulement sur une offre diversifiée de prestations financières de premier ordre, mais aussi sur la sécurité juridique ainsi que sur le savoir-faire, le sens des responsabilités, la qualité de conseil et de service des banques et de leurs collaborateurs.

Pour les établissements financiers étrangers, il importe que la Suisse reste une place privilégiée qui bénéficie de la bonne réputation de son secteur bancaire, de son environnement favorable aux entreprises et de sa réserve de talents.

M. Herbert J. Scheidt plaide pour que les milieux politiques, les autorités et le secteur bancaire unissent leurs efforts pour promouvoir la bonne réputation et la capacité d’innovation du secteur bancaire et améliorer les conditions-cadres pour le secteur bancaire en termes de processus réglementaire.

Enfin, la clarification des relations avec l’UE sera un facteur de sécurité juridique qui renforcera les atouts majeurs que sont le frein à l’endettement, la stabilité politique ou encore l’efficacité de l’infrastructure, de la formation et de la recherche.

Cocktail d’été

Wednesday 12 June 2024

au Château de la Hulpe

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