Le fédéralisme, c’est un des points communs à la Confédération helvétique et à la Belgique. Cela valait assurément un “confrontation” pour en comparer deux déclinaisons. Pour ce faire, la Chambre a fait appel à deux constitutionnalistes : côté suisse, Olivier Meuwly, historien et essayiste, côte belge, Christian Behrendt, professeur à l’Université de Liège et assesseur au Conseil d’Etat. Avec comme modérateur-questionneur, le correspondant de la Radio Suisse Romande, Romain Clivaz.

La Suisse et la Belgique ont, en termes de géopolitique, beaucoup de points communs : une double composante latine et germanique, des grands pays comme voisins, une organisation fédérale pour tenir compte des spécificités régionales.

Dans un exposé mesuré sur un fédéralisme suisse d’union et ancré dans l’histoire, Olivier Meuwly souligne que la gestion du pays repose sur trois piliers essentiels : le fédéralisme dans son approche la plus générale, la démocratie directe qui fait du peuple l’arbitre ultime et un esprit de milice, autant pour l’armée que pour la classe politique. Ces trois piliers organisent un système efficace de gestion de la Confédération helvétique.

L’exposé “belge” de Christian Behrendt, souvent pris sur le ton de l’humour au second degré, éclaire un fédéralisme de séparation, sensiblement différent du fédéralisme suisse, un fédéralisme qui se construit à grands coups de réformes de l’Etat, à propos desquelles il témoigne d’un certain scepticisme. Il insiste sur la perception qu’ont les Belges des règles qui ne sont qu’un point de départ, objet de toutes les interprétations et discussions. En particulier, dans un esprit de surréalisme à la Belge, un genre de départ “à la voie 9 1/2”...

Il était impossible bien sûr d’évoquer toutes les implications du fédéralisme “cuisiné à deux sauces” en une demi-heure d’exposés, mais la soirée vit quelques réflexions intéressantes, de quoi susciter une salve de questions et animer les conversations à table.

Cocktail d’été

Wednesday 12 June 2024

au Château de la Hulpe

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