C’est l’événement de fin janvier : un parcours à la découverte des Galeries suisses qui participent à la BRAFA, la Foire des Antiquaires et Galeries d’art de Bruxelles.

Dans ce parcours en 7 étapes, les membres de la Chambre ont le plaisir de revoir des galeries visitées l’an dernier, tandis que d’autres sont nouvelles.

Le groupe étant important, nous avons deux pilotes : Christian Vrouyr, le secrétaire général de la Brafa et Bruno Nélis, son chargé de presse et communication.

Phoenix Ancient Art reste fidèle à son positionnement : l’art ancien européen et en particulier les arts grec et romain. Sa plus belle pièce ? Assurément un buste romain en bronze des environs de l’an 0, finement ouvragé, non restauré, avec sa patine d’origine.

Une autre habituée, c’est la galerie genevoise Grand-Rue, de Marie-Laure Rondeau, qui poursuit sa découverte des gravures et aquarelles destinées aux jeunes Lords anglais qui effectuaient leur Grand Tour en Europe continentale. Cette année elle attire l’attention sur une gravure aquarellée d’Abraham Louis Rodolphe Ducros, représentant une vue des thermes de Caracalla à Rome qui fait partie d’une série de vingt-quatre estampes publiées avec le graveur Giovanni Volpato. Cet artiste préromantique, né à Moudon en 1748, s’est installé à Rome. Il y est resté 16 ans et reçut des commandes de Paul Alexandrovitch de Russie, du pape Pie VI, de Gustave III de Suède. Considéré comme jacobin, il en est chassé, s’installe à Naples, puis revient à Lausanne en fin de carrière.

Habitué de la Brafa - il en est à sa 10ème participation, Jean-Baptiste Fabre, hébergé par la Galerie Berger, était particulièrement fier de présenter un ensemble de 4 chaises de style du menuisier-ébéniste parisien Georges Jacob. A la fin du 18ème siècle, celui-ci produisit un nombre incalculable de sièges dans son atelier qui comptait plusieurs centaines d’ouvriers, en style Louis XV, Louis XVI, Directoire ou néoclassique, inspiré par l’antiquité gréco-romaine.

La Galerie Philippe David de Zurich accroche à ses cimaises quelques oeuvres intéressantes : une peinture impressionniste classique de Camille Pissarro, une rare mosaïque de Fernand Léger ou encore une toile de Francis Picabia, bien différente de ses oeuvres dada : un paysage impressionniste de 1908.

La Galerie Bailly, présente à Paris et à Genève, expose notamment un portrait de jeune femme par Jean Metzinger de 1906, datant de sa courte période fauve, bien différent des oeuvres cubistes que l’on connaît. Et d’autres oeuvres du 20è siècle dont celles du peintre toulousain postimpressionniste Achille Laugé.

A l’Opéra Gallery de Genève, à côté de quelques oeuvres d’Alexander Calder, Georg Baselitz ou Manolo Valdes, on se souviendra surtout de l’ensemble de peintures et sculptures du Zurichois Andy Denzler, un artiste lié au nouveau réalisme, à la facture si originale et distinctive : coups de brosse en bandes horizontales, créant comme des registres diversifiés de lecture. “Je dépeins le temps en appliquant un filtre de mouvement flou.”, dit-il.

A la Galerie Schifferli de Genève, dédiée au 20ème siècle, des oeuvres dada et surréalistes à celles de Zao Wou-Ki, M. Pouchot-Lermans nous commente deux documents remarquables par leur histoire : la photo, achetée aux Puces par Paul Eluard, qui a illustré la couverture de la Revue surréaliste de 1927, consacrée à l’écriture automatique et un collage de Max Ernst pour annoncer sa première exposition personnelle à Paris, dont il n’existe que 6 exemplaires envoyés notamment à Anna de Noailles, Philippe Soupault et Benjamin Perret.

Cette incursion dans le rêve et l’art s’est achevée par quelques bulles rafraîchissantes... avant que chacun retourne à ses activités quotidiennes.

Cocktail d’été

Wednesday 12 June 2024

au Château de la Hulpe

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