Un titre lyrique et séducteur pour ces retrouvailles chez Kaempff-Kohler, bien adapté à la saison.
Octobre, c’est un mois où les vendanges vont révéler la future qualité des vins, où l’on commence à repenser au Sud avec la nostalgie de l’été écoulé ou à un projet pour les mois à venir. Dans un cas comme dans l’autre, l’invitation à un Risotto italien enchanté par des vins luxembourgeois et suisses, tombait à pique pour aiguiser les papilles.

Le chef a proposé une variété de risottos assaisonnés d’une palette de huit saveurs : coulis de tomates, goût de truffe, tapenade d’olive ou encore speck...

Du côté vins, un riesling de chez Henri Ruppert à la cote, de même que le Pinot Gris labellisé Côteaux de Schengen bien équilibré. Le réputé chasselas St Saphorin “Les Blassinges” de Pierre-Luc Leyraz tient la comparaison.

Le vigneron Henri Ruppert, accompagné de son chien “Sauvignon” dit “Sauvi”, était de la partie. Il nous a conté les vendanges “difficiles” de 2023, selon son expression.
Les vignobles ont d’abord connu quatre mois de sécheresse au printemps, suivis de deux mois de pluie... des vicissitudes auxquelles les vieilles vignes ont mieux résisté. Le résultat était prévisible : une maturité précoce du raisin et l’obligation de le ramasser à la main. Cette impossibilité de récolter à la machine a rapidement engendré une pénurie de main d’œuvre. A cela, se sont ajoutés le mildiou et l’oïdium.
On comprend ainsi ce qui a rendu les vendanges difficiles en 2023.

L’évolution du vignoble luxembourgeois s’inscrit aussi dans une évolution des conditions climatiques et sociétales.
Ces dernières années, de 200 à 300 hectares de vignobles ont été perdus sur les quelque 1.350 hectares de vignes cultivées. Lorsqu’un vigneron prend sa retraite, il est difficile de trouver un repreneur.

Court ou moyen terme, Henri Ruppert reste optimiste.
2018, 2020 et 2022 ont été d’excellentes années, témoin le riesling très apprécié, vin racé et fruité aux notes minérales, dues au sol calcaire des vignobles.

Sa prévision, c’est que l’année 2024 sera aussi un excellent millésime. Et comme sa famille cultivait déjà la vigne du côté de Schengen en 1680, on est tenté de faire confiance à cette expérience ancestrale ! Une confiance que l’on espère voir confirmée dans les mois à venir.