Editorial du Comité CH-UE

Les enjeux d’un accord avec l’UE pour l’économie suisse 
 
Le 29 mars dernier, le Conseil fédéral a pris la décision de poursuivre les discussions exploratoires avec l’UE avec l’intention de les finaliser, si possible, d’ici l’été. Il a également décidé d’établir les grands axes d’un mandat de négociation d’ici le mois de juin. C’est une bonne nouvelle pour l’économie suisse !  
 
La clarification des relations bilatérales entre la Suisse et l’UE est assurément l’un des sujets les plus importants pour notre économie. À l’heure actuelle, nos entreprises exportent près de la moitié de leurs produits vers l’UE alors que dans le même temps, deux tiers des produits que nous importons proviennent de l’UE. Chaque jour, des biens d’une valeur d’environ un milliard d’euros sont échangés entre la Suisse et l’UE. Dans le domaine des services également, l’UE est de loin notre principal partenaire commercial. Grâce à une harmonisation des règles dans vingt secteurs, la plupart des produits industriels et de consommation suisses ont pu jusqu’à présent être vendus dans le marché intérieur sans grandes difficultés et aux mêmes conditions que les produits fabriqués dans l’UE. 
 
Il convient tout de même de rappeler que les accords bilatéraux existants permettent à nos entreprises, non seulement d’accéder, mais aussi de “participer” au marché commun européen. Et tandis que l’UE refuse d’actualiser ces accords bilatéraux, la législation européenne continue d’évoluer et de se développer. Conséquence: les entreprises suisses perdent peu à peu leur capacité à participer au marché intérieur européen. Les dispositifs médicaux suisses ont été les premiers concernés par la décision européenne de ne plus actualiser les accords bilatéraux. Ces produits doivent désormais être également approuvé par un bureau de certification européen et être étiquetés différemment. Cela coûte cher et entraîne des surcharges administratives. Comme les entreprises européennes doivent réaliser les mêmes efforts pour pouvoir importer des produits depuis l’Europe vers la Suisse, elles ne voient plus l’intérêt de continuer à desservir notre petit marché. Dans un avenir proche, les produits de construction seront aussi touchés par ces restrictions. Puis, viendra le tour des machines et des médicaments fabriqués en Suisse. Ces deux derniers types de produits représentent, à eux seuls, près de 60% de nos exportations vers l’UE. À terme, le secteur de l’horlogerie pourrait lui aussi rencontrer ces mêmes difficultés. Pour toutes ces raisons, l’économie suisse fait pression pour qu’un accord puisse être rapidement trouvé entre la Suisse et l’UE. 
 
On pourrait rétorquer que la Suisse dispose de son propre marché et qu’il existe également d’autres marchés d’exportation. Cependant, les personnes qui raisonnent ainsi ne se rendent pas compte que notre prospérité repose sur une économie fortement orientée vers l’exportation. En effet, deux francs sur cinq sont gagnés à l’étranger. Sans le marché de l’UE, de nombreuses PME suisses qui exportent 80% de leurs produits vers ce marché seraient alors contraintes de mettre la clef sous la porte. En fin de compte, il en va également du dynamisme et de la pérennité de la place économique suisse. Les entreprises suisses ont la capacité de s’adapter en délocalisant leur production dans un pays de l’UE. Elles pourraient ainsi survivre en devenant un peu moins "suisses". Mais pour la Suisse, cela signifie : moins de places de travail pour les personnes hautement qualifiées, moins de recettes fiscales venant d’entreprises suisses et, au final moins de prospérité.

François Baur
Représentant d’economiesuisse à Bruxelles

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jeudi 26 septembre 2024

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